La Maçonnerie de la Marque

Passons à un autre « side-degree» qui a connu une belle carrière (sans jeu de mot) en Angleterre.

La Maçonnerie de la Marque.

La Marque, c’est aujourd’hui 45 000 membres en Angleterre. Et le Grand Maître est… le Duc de Kent

Signalons aussi que “The Grand Lodge of Mark Master Masons of England and Wales and its Districts and Lodges Overseas” abrite en ses locaux de nombreux autres « Side-degrees »

Order of The Secret Monitor, Allied Masonic Degrees, Knights Templar, Royal & Secret Masters, Knights beneficent of The Holy City, Scarlet Cord, Red Cross of Constantine, Royal Order of Scotland, Knight Masons et également les Royal Ark Mariners : un grade conféré en Angleterre par La Marque, mais nous verrons cela plus tard.

Comme le dit très justement John Oakley-Smith, DPGM de la Province of Hertfordshire : La Grande Loge Unie d’Angleterre encourage les Maîtres Maçons à compléter leur 3ème grade par l’exaltation à l’Arche Royale; elle ne fait aucune suggestion concernant le fait qu’un compagnon devrait compléter son 2ème grade par un avancement à la Marque.

Malgré tout, nous espérons voir tous les Maîtres Maçons être avancés à la Marque, évoquant un simple un accident de l’histoire où en Angleterre et au Pays de Galles, le Frère exalté à l’Arche Royale ne fut reçu précédemment au grade de la Marque.

Oui, le Grade de la Marque est bien positionné comme un complément du 2ème grade.

D’ailleurs, en Ecosse, il est pratiqué en loge bleue, comme complément du grade de compagnon.

D’ailleurs, il faut dire aussi que la Marque a failli être intégrée à la GLUA.

En effet, en mars 1856 (quelques années après le mort du Duc de Sussex), la Grande Loge présenta une motion présentant la Marque comme pouvant être « un bon complément du Grade de Compagnon du Métier », malheureusement à la session de juin, la motion ne fut pas adoptée.

Une Grande Loge des Maçons de la Marque fut donc crée ce même mois de juin.

La Marque plonge ses racines dans les plus anciennes pratiques de la Maçonnerie.

On trouve des Marques de Maçon sur de très nombreux monuments, partout en Europe. Elles servaient à identifier celui qui avait taillé la pierre.

Dès 1598, William Schaw, Maître des Travaux du roi Jacques VI d’Écosse, va organiser les loges Ecossaises, note dans les fameux statuts qui portent son nom (article XIII) :

« Le jour de la réception dudit Compagnon du Métier où Maître sera dument enregistré son nom et sa marque, ils seront inscrits dans le livre avec les noms de six qui l’ont admis et des apprentis entrés. »

Robert Moray né entre 1607 et 1609, est le premier initié connu en Franc-Maçonnerie. Initié en le 20 mai 1641 alors en poste de général sur le sol anglais (Newcastle) par une délégation de la Loge d’Edimbourg.

Scientifique écossais, il a aussi été diplomate, espion, et philosophe, et l’un des fondateurs de la Royal Society. A sa mort le 4 juillet 1673, à la demande du Roi, il est enterré dans l’Abbaye de Westminster. Sa Marque le pentagramme agapè. Il la conservera sa vie durant.

Il faudra pourtant attendre 1758 pour qu’apparaisse au détour d’un règlement de la Loge Doric Kilwinning, un article mentionnant les coûts « d’admitted’ an ‘Entrid Apprentice’, ‘passint to a felow Craft’, ‘Raising to Master’ and ‘made a Mark Master’ ».

En 1769, les procès-verbaux du Chapitre de l’Arche Royale Phoenix de Portsmouth mentionnent clairement une réception à la Marque.

« Le Grand Maître Provincial ayant récemment reçu la Marque a fait des Frères Maçons de la Marque et Maîtres de la Marque. Et chacun a choisi sa Marque. Il nous a aussi enseigné la manière d’écrire en chiffres qui est utilisée à ce grade… »

Remarquons que les deux grades de la Marque sont déjà présents.

Le rituel de la Marque pratiqué aujourd’hui est un rituel qui conserve des aspects très opératifs.

Le candidat est chargé de tailler sa pierre.

La cérémonie est vraiment étonnante. L’un de ses intérêts est de ne pas avoir été trop déchristianisé et ses racines chrétiennes transparaissent souvent clairement.