Le rite anglais

Style Emulation ou non, le Rite Anglais est marqué par le contexte religieux anglais et par l’esprit qu’entendait lui donner le Duc de Sussex (le Premier Grand Maître, en 1813, de la Grande Loge Unie d’Angleterre et l’une des personnalités les plus importantes de l’histoire maçonnique anglaise).

Comme tous les rituels du XVIIIème siècle et du début du XIXème le Rite Anglais propose clairement une perspective métaphysique théiste.

L’Angleterre abritant plusieurs dizaines de dénominations ou églises professant les idées les plus diverses en matière de christianisme, elle n’a jamais connu de « question cléricale » et la dimension religieuse n’est jamais apparue comme entravant la liberté de conscience à laquelle les britanniques sont par ailleurs fort attachés comme en témoigne leur tradition juridique.

On doit aussi rappeler qu’à la demande expresse du Duc de Sussex, dont les sentiments philosémites étaient bien connus, tous les éléments symboliques faisant plus ou moins références au christianisme furent supprimés dans les rituels par la Loge de Réconciliation.

Paradoxalement jusqu’en 1848, le Rite Anglais est, d’une certaine manière, plus laïque que le Rite Français !

Fixé dans le premier quart du XIXème siècle, le Rite Anglais s’est maintenu à peu près tel quel jusqu’à aujourd’hui. On doit aussi souligner que les Anglais n’ont jamais été très regardants sur les réelles croyances théistes de leurs adeptes.

Ainsi, la Franc-Maçonnerie et le Rite Anglais, singulièrement dans sa version Emulation, ont accompagné l’expansion coloniale britannique.

La Grande Loge Unie d’Angleterre a donc compté de nombreux frères hindouistes, bouddhistes ou confucéens dont les convictions en l’existence d’un Dieu personnel et en sa volonté révélée sont pour le moins discutables.