Les origines des rites maçonniques

L’histoire des rites maçonniques est naturellement très liée à celle de l’apparition, et, dans les premières décennies de la Franc-Maçonnerie spéculative.

Celle-ci trouve ses sources dans la Grande-Bretagne du XVIIème siècle et là seulement.

C’est en Angleterre, entre 1725 et 1751, que le vieux patrimoine rituel de la Maçonnerie opérative écossaise sera réorganisé pour l’usage des « spéculatifs ». Cette réorganisation aboutira à la fixation de deux grandes familles de rituels maçonniques pour les grades-symboliques : « Modernes » et « Anciens ».

Tous les Rites maçonniques pratiqués dans le monde relèvent de l’une ou l’autre de ces deux familles ou parfois des deux dans des proportions variables quelles que soient par ailleurs leurs appellations souvent trompeuses.

La création en 1717 de la Première Grande Loge de Londres et Westminster marque l’apparition de la Franc-Maçonnerie spéculative obédientielle. Son magistère sera cependant contesté en 1751 avec l’apparition d’une seconde Grande Loge se revendiquant bien sûr des « Anciens ».

Contrastant avec le monolithisme qu’on lui connaît depuis le XIXème siècle, la vie maçonnique anglaise fut marquée pendant 62 ans de 1751 à 1813 par une vive opposition entre ces deux Grandes Loges, elles-mêmes défiées par deux autres « petites » Grandes Loges pendant quelques années.

Pourtant, en 1799, la Franc-Maçonnerie anglaise faillit disparaître brutalement.

Craignant que les effets de la Révolution Française ne gagnent la Grande-Bretagne, le gouvernement entreprit dans les années 1790 d’établir une loi interdisant « les sociétés séditieuses et illégales »… au premier rang desquels les sociétés secrètes.

La Franc-Maçonnerie ne fut finalement épargnée par cette interdiction qu’en mettant en avant son loyalisme dont témoignait la présence de grands du Royaume à sa tête et en acceptant un processus d’unification et de réorganisation.

Le « Secret and unlawfull societies act », mesure politique de contrôle social, fut donc à l’origine de l’Union de 1813 entre la Grande Loge des Modernes et la Grande Loge des Anciens. Sans nier les éventuels enjeux sociaux que pouvait recouvrir la querelle des « Anciens » et des « Modernes », celle-ci se concentra autour de vives divergences sur la question du rituel maçonnique.

La question du rituel et d’une synthèse entre celui des « Anciens » et celui des « Modernes » fut donc centrale dans la formation de la Grande Loge Unie d’Angleterre.