Pourtant, ils sont pratiqués par plus de 80% des maçons dans le monde.
Cela tient au développement de la Franc-maçonnerie de ce côté du Channel à des sensibilités différentes, en particulier religieuses.
En excluant la mythique Loge militaire de Saint Germain en Laye, pendant l’exil du roi Jacques II, et les premières Loges jacobites créées dans les années 1720, force est de constater que les loges hanovriennes implanté en France travaillaient avec un rituel traduit de l’anglais.
D’ailleurs les premiers « Grand Maitre de la Grande Loge de France » (l’ancêtre du GODF) sont anglais (Wharton, Mc Leane, Radcliffe, Dervenwater).
Il faudra attendre 1738 pour voir à la tête de la Franc-Maçonnerie française un aristocrate français : le duc d’Antin.
Le rituel maçonnique utilisé était une traduction du rituel de la 1ère Grande Loge de Londres et de Westminster, c’est-à-dire celui des Modernes. D’ailleurs son appellation jusqu’à la fin du XVIIIème en France sera « Rite Moderne ».
Arrivé à ce point-là de l’exposé. Il faut rappeler ce que fut la querelle entre les Anciens et les Modernes pour comprendre la Franc-Maçonnerie d’aujourd’hui.
L’histoire se passe en Angleterre vers 1745…
Des Frères irlandais sont fort mal accueillis dans les Loges aristocratiques anglaises.
De plus la pratique des Loges anglaises, selon ces frères, s’est éloignée de la « Tradition » qui existait avant la création en 1717 de la 1ère Grande Loge.
La place des surveillants, les mots, le serment, les décisions prises en loge, l’absence de références explicites à la religion du pays, etc…. sont de nature à considérer la « 1ère Grand Loge » comme hérétique par ces frères.
Ils décidèrent donc de créer en 1756 une seconde Grande Loge, dites des Anciens et appelèrent par dérision la 1ère Grande Loge, celle des Modernes.
La querelle dura plus d’un demi-siècle jusqu’à la conclusion en 1813, sous l’insistance du roi de l’époque, d’un « gentleman agreement » où les deux Grandes Loges fusionnèrent pour devenir la Grande Loge Unie d’Angleterre.
Pendant ce temps-là, les Loges françaises continuèrent de travailler avec le rituel anglais traduit en français et surtout d’appliquer une version française des Constitutions de la 1ère Grande Loge d’Angleterre, établies en 1723 par : un français protestant émigré le F\ Jean Théophile Desaguliers et un pasteur presbytérien écossais, le Revérent James Anderson.
Grande nouveauté pour l’époque, la Franc-maçonnerie est devenue tolérante, ouverte aux autres !
Elle est le Centre de l’Union.
La phrase célèbre que l’on retiendra des constitutions de 1723 est :
« Un Franc-Maçon n’est ni un athée stupide ni un libertin irréligieux ».
Rappelons qu’à l’époque les anglais emprisonnaient ou marquaient du sceau de l’infamie, les Puritains, les Quakers, les Calvinistes et autres réformés, et que dans le même temps, les princes allemands au nom de la contre-réforme ravageaient leur pays pour rétablir le catholicisme.